Constelle d’azur fou Mes nuits insomniées Que cessent les sortilèges Je tracerai d’éphémères voies lactées Pour te rejoindre en songe Même si je sais qu’à tous les naufrages Le goût du sel avarie Des cargaisons de rêves.
Ce monde qui chavire / Restera-t-il des étoiles / Ou auront-elles aussi le goût des larmes / Partir est sans saveur / Les quêtes se font plus étiolées / Alors que perlent les pensées comme des gouttes de sueur sur la toile des vies / J’ai perdu jusqu’au goût de l’écriture / Je suis le sâdhu de ces antiques métropoles / Où le jour ne se lève jamais sans un frémissement d’hommage de l’orbe sur le silence / Je marche dans cette rosée de larmes / Et c’est au jour d’avant que je dois d’avoir désappris le goût des accessibles / Je suis le sâdhu des antiques métropoles où poivre et encens ne piquent plus la langue / Je marche dans la gloire du mendiant qui se dévêt des peaux que le soleil aurait pu lui prendre / Je ne suis pas le soleil / Et il fait nuit à l’intérieur de moi / Et les mains qui se lèvent ne pointent que les vestiges / Ou l’impuissance des cathédrales / Lorsque j’aurai encombré ma mémoire de milliers de pétales / Il restera la brume / Pour me dire que le jour est ailleurs
Donne-moi la main ce soir pour boire à la douceur pour épierrer les champs de la mélancolie donne-moi la main pour dire le nuage pour mettre au diapason de nos coeurs l’alizé donne-moi la main car la mer pleure ce soir une douceur tellement belle que mon coeur se fane sur ta peau donne-moi la main pour redire l’heure bleue je ne pars pas je suis j’égrènerai l’absence pour en faire une rive nouvelle je t’avais rêvé avant de te connaître et ce songe était doux et maintenant ton île a le goût de mes lèvres donne-moi la main ce soir pour traverser la mer…
Je regarde ce qu’il reste et je sais que les oiseaux feront peu de cas du cadavre des jours qui pendent à mon cou décharné de déesse déchue.
J’ai labouré de mon corps ce champ de larmes qu’on appelle l’amour. J’y ai planté mes ongles. Ils font de petites flaques rouge sang sur la nuit.
Je me suis promenée jadis dans les ruelles en fête d’une cité de jade, où les lumières sont à présent éteintes, et la reine du Carnaval a piétiné sa couronne.
Il faudrait empêcher les oiseaux de dévorer les yeux de l’amour qui dort sur son lit d’épines sèches, il ne retrouvera plus le chemin du retour entre les herbes hautes. Certaines histoires ne s’écrivent pas et les cités de jade restent à jamais éteintes.